L’enfant doit apprendre à contrôler ses gestes, tout d’abord pour pouvoir aller chercher un atelier sans tout renverser, puis pour acquérir une motricité de plus en plus fine, qui lui permettra d’aller vers plus d’AUTONOMIE lors d’autres activités comme celles de graphisme par exemple.
En début de maternelle, tous les enfants n’en sont pas au même point. C’est vraiment un domaine où il y a énormément de disparité entre eux. À vous d’observer vos élèves, afin de trouver le niveau des activités qui lui correspondent.
Pour ma part, je travaille ce domaine au travers des activités pratiques. À mon sens tout repose sur la progressivité des activités, pour chaque compétence travaillée.
Je les exploite aussi lors de séances d’ EPS (de façon très ponctuelle et surtout au début de l’année).
Activité 1 : Les parcours d’eau
Lors de certaines activités de transvasement, l’enfant doit aller chercher de l’eau dans un pot ou dans un bol, ce qui l’ amène progressivement à contrôler ses gestes.
L’auto évaluation est immédiate. En effet si l’enfant gère mal ses gestes, l’eau tombe.
En début d’année, je fais réaliser un parcours par les enfants (en extérieur). Le but est de transvaser l’eau d’une grande bassine A vers une grande bassine B, à l’aide de petits récipients, et ceci tout en réalisant un parcours imposé (par exemple une chaise, puis sur un banc, avec passage dans des cerceaux…) En fait, on utilise un parcours de motricité classique mais avec un récipient plein d’eau à déplacer (prévoir des t-shirt de rechange – Nous enseignons dans le sud de la France, il fait souvent beau en septembre.)
Activité 2 : La course de plateaux
Comme je ne possède pas un plateau par enfant, je le fais sous forme de relais.
Chaque équipe possède un plateau avec un objet, puis à chaque passage, on rajoute un objet de façon à faire une tour sur le plateau.
Si la tour tombe, l’enfant doit s’arrêter pour refaire le tour entrepris avant de repartir.
À vous de fixer à l’avance le nombre de passages.
Variante 1 : Chaque enfant fait tous les passages, c‘est-à-dire que l’enfant A fait un passage avec un objet, puis l’enfant B fait aussi un passage avec un objet jusqu’à l’enfant C puis l’enfant A fait un passage avec deux objets et ainsi de suite…
Variante 2 : Avec une classe multiple, ce qui est mon cas, l‘enfant A (petite section) fait un passage avec deux objets. L’enfant B (moyenne section) fait un passage avec 3 ou 4 objets, puis l’enfant C (grande section) fait un passage avec 5 objets, et ainsi de suite.
Activité 3: Le serpent
Chaque enfant possède une petite boule de pâte à modeler (ou de pâte à sel). Le but est de réaliser le plus long serpent en additionnant tous les boudins (serpents) réalisés par les enfants d’une même équipe. Celle qui a fait le serpent le plus long a gagné.
Activité 4 : Les pinces à linge
Chaque équipe possède un grand nombre de pinces à linge (idéalement de formes et textures différentes: bois, plastique; larges, fines, petites, grosses, … ) Au minimum 50 par équipe de 4 à 5 enfants. Au signal, chaque équipe doit fixer les pinces à linge le plus vite possible sur un support (fil en nylon tendu ou grosse corde).
L’équipe qui a fini la première a gagné.
A la fin de chaque jeu, les enfants verbalisent leur technique et/ou leur stratégie afin de les partager et ainsi de pouvoir les réemployer.
Les enfants aiment beaucoup ces petits jeux, et apprécient énormément de les retrouver par la suite en classe de façon individuelle dans des ateliers qui les leur rappellent.
Activités pratiques et progression
Voici des exemples d’activités pratiques accompagnées de leur indispensable progression. Pour chaque compétence, l’enfant ne passe à l’activité n°2 que si la n°1 est maîtrisée.
Le plus important est que l’enfant donne du sens à l’activité, c’est-à-dire qu’il ait bien compris à quoi elle sert.« Grâce à ce jeu, tu vas apprendre à visser des objets, et comme ça tu vas muscler tes doigts, c’est important pour faire de beaux dessins »
L’enfant doit aussi avoir parfaitement compris à quel moment l’activité est finie, et savoir s’il a réussi ou pas. Ça évitera les « j’ai fini » alors que tout le matériel est disposé n’importe comment sur la table !
Les ateliers de transvasement
Apprendre à verser:
Niveau 1: Avec de grosses graines et des pots avec de grandes ouvertures.
Niveau 2: De grosses graines et des pots avec des ouvertures plus petites.
Niveau 3 : Petites grains (lentilles puis semoule) et des pots avec de grandes ouvertures.
Niveau 4: De petites graines ou de la semoule et des pots avec des ouvertures plus petites : (utilisation d’entonnoir)
Niveau 5 : Avec de l’eau
Niveau 6: Avec de l’eau, mais l’enfant doit s’arrêter à une marque (cela fait travailler le contrôle inhibiteur).
Niveau 7 : Avec une théière et son couvercle : les deux mains sont mobilisées. Objectif: Remplir de petites tasses.
Apprendre à utiliser la cuillère: Transvaser d’un récipient à l’autre
Niveau 1: Avec une grosse cuillère et de grosses graines
Niveau 2: Avec une grosse cuillère et de la semoule.
Niveau 3 : Avec une petite cuillère et de grosses graines.
Niveau 4: Avec une petite cuillère et de la semoule.
Ici, le contrôle de l’erreur est facile, il ne doit pas y avoir (ou très peu) de graines, de semoule ou d’eau dans le plateau à la fin de l’activité.
Pour savoir si l’atelier est fini, c’est facile aussi. Le premier récipient doit être vide et le deuxième plein selon le cas.
Il est important quand même, de bien l’expliquer à chaque enfant (ce qui est évident pour nous ne l’est pas forcément pour un enfant de 3 ou 4 ans) .
Apprendre à s’habiller: voir les cadres d’habillage
Apprendre à visser:
Les différents niveaux vont jouer sur la taille des vis et des écrous
Apprendre à ouvrir et fermer des boîtes :
Mais attention, ils doivent avoir un sens un intérêt et un but pédagogique : posez vous les questions suivantes :
L’enfant s’entraîne à quoi ?
À quoi cet atelier va lui servir par la suite ? Il prépare à quoi ?
Quel est l’objectif pédagogique ?
Est-ce une situation qui a un sens, un intérêt pour l’enfant de 3 à 5 ans ?
Les ateliers pratiques sont là pour que l’enfant progresse dans ses compétences motrices afin d’acquérir une plus grande autonomie physique. Certains de nos ateliers pratiques font naturellement travailler la motricité des enfants mais leur objectif pédagogique est avant tout d’améliorer la mémoire de travail des enfants. Les ateliers ressemblent aux activités pratiques pour les enfants, c’est pour cela qu’ils sont rangés dans le même coin de la classe.
Je pense par exemple au lavoir dont l’objectif est avant tout de mémoriser une suite d’actions à réaliser dans un ordre précis. La mémoire de travail, la flexibilité cognitive et le contrôle inhibiteur sont bien entendu les composantes essentielles à l’épanouissement des enfants et à leur réussite scolaire (voir livre). Ces trois fonctions exécutives vont également être déterminantes dans l’autonomie intellectuelle des enfants.
Apprendre à découper: voir progression :
Apprendre à coller: voir progression :
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