Et voici le compte-rendu de nos réflexions lors du premier atelier sur la gestion de classe en élémentaire.
Les besoins identifiés étaient sensiblement les mêmes pour tous les participants. Nous nous sommes rejoints sur le fait que nous ne pouvons pas chaque année nous dire que si classe ne fonctionne pas c’est à cause d’élèves « difficiles » qui nous obligent à faire beaucoup de « discipline ». Nous étions d’accord sur la nécessité de remettre notre pratique en question.
Malgré tout, un changement de nos pratiques nous confronte à une autre problématique : la difficulté à gérer une classe entière d’élèves tous différents à qui l’on doit apprendre à être autonome, à ne pas nous interpeller à chaque difficulté (qu’ils peuvent apprendre à résoudre pour une grande partie différemment), tout en les aidant à progresser chacun à leur rythme !
Nous avons fait le point sur les différentes solutions que nous avions déjà pu mettre en place comme :
- un métier de responsable de groupe vers lequel les élèves pourraient se tourner si la maitresse n’est pas disponible. Ils aideraient si possible ou recenseraient les demandes et les transmettraient à la maitresse. Nous avons pu vite nous mettre d’accord sur les limites de ce système où les élèves responsables pourraient en abuser en prenant le rôle de « chef » ou se sentir dépassés par cette responsabilité qui finalement est plutôt de notre ressort !
- un système d’écriture de son prénom au tableau lorsqu’on a un problème à régler et que la maitresse n’est pas disponible. L’élève le laisse tant qu’il en a besoin afin que l’enseignante puisse aller le voir si nécessaire quand elle le peut ou l’efface si résout son problème seul.
- une échelle du comportement avec des couleurs. Se déplacer d’un bout à l’autre de l’échelle (du vert vers le rouge par exemple) donne ou enlève des droits préétablis avec la classe en amont.
Puis nous avons réfléchi sur ce que nous pouvions faire pour améliorer la gestion de la classe. Il nous est apparu évident que la première chose à faire était d’apprendre aux élèves à être autonomes et que cela allait nous demander à nous beaucoup de patience ! D’expérience, nous avons estimé qu’il faut au moins 3 mois pour mettre en place cette autonomie puis toute l’année pour la maintenir.
Nous avons listé différentes étapes pour cette mise en place de l’autonomie (que nous avions également abordée dans un article que nous avions écrit, ICI):
- Lister (pour nous) tout ce qui nous semble important pour que cela fonctionne. Par exemple, de manière exhaustive, absolument pas obligatoire et pouvant évoluer au cours de l’année (mais toujours progressivement et de manière très claire pour les élèves) :
- les ateliers terminés doivent être replacés au bon endroit,
- une trace écrite est à faire pour chaque atelier (ou seulement certains, à déterminer),
- chuchotement obligatoire pendant les temps d’atelier,
- interpeller la maitresse silencieusement (poser la main sur son épaule par exemple, écrire son prénom au tableau, etc.),
- Mettre en place le fonctionnement progressivement en laissant le temps aux élèves de se l’approprier,
- Rappeler ces règles continuellement de manière ferme et bienveillante (par exemple, aller voir directement les élèves qui ne chuchotent pas pour leur rappeler de chuchoter plutôt que de leur dire d’un bout à l’autre de la classe).
- Générer un climat de confiance avec cette même attitude ferme et bienveillante. Nous avons convenu qu’il nous fallait également nous discipliner nous-mêmes dans notre manière de nous adresser aux élèves afin de pouvoir exiger d’eux ce que nous exigeons pour nous.
Si vous avez d’autres idées ou petits trucs déjà en place, n’hésitez pas à nous les partager, nous les rajouterons à cette réflexion, qui n’est qu’un début et le résultat d’un échange pendant un temps d’atelier !
Laisser un commentaire